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LE MAS de BoHêME... " Si j'avais un Mas en Provence... "
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5 mars 2012

Les arbres nous ressourcent ...................

AOUT 2011 514



Debout, l’oreille posée contre un arbre, j’écoute, comme le faisaient autrefois
les Indiens avec la terre.
L’expérience donne à découvrir des silences, des musiques, des bourdonnements,
des murmures, des secrets séculaires, des secrets de l'âme...
des bruits de ville ...aussi ...
Nous écoutons notre c♥eur, et lâchons enfin le mental ...


AOUT 2011 637


 

Oui, enlacez, embrassez un arbre ...!
Malgré leur silence apparent, 
Ils peuvent  nous aider à retrouver notre tonus, à mieux respirer, à développer nos sens.
Ecoutez, respirez, vibrez ... et Vivez !




AOUT 2011 264


AOUT 2011 265



AOUT 20117


 

Je ne cherche pas à comprendre le chant d'un oiseau,

le lever du soleil ou le bruissement soudain dans les feuillages d'un petit matin.

Je les regarde et les écoute.


AOUT 2011 519



Belle semaine sous mon ciel ...

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Commentaires
M
J'ai retrouvé ces mots...<br /> <br /> <br /> <br /> La route s’arrête. Clara est fatiguée. Ses bras sont lourds et ses épaules cuisantes. Sa jambe droite commence à s’endolorir et elle a du mal à accélérer. Alors, elle s’arrête. Sur le côté un petit chemin de terre semble l’appeler, lui faire la promesse d’une pause réparatrice.<br /> <br /> Le sentier s’ébroue comme un chien sortant de l’eau . Il laisse voler une poussière blanche d’un été sec et chaud. Les grosses pierres font danser la voiture qui a attrapé la danse de saint Guy. Il ne faudrait pas y laisser un pneu car Clara serait bien incapable de changer une roue. Alors, elle a la sagesse spontanée de ralentir.<br /> <br /> Un petit pré, entouré d’une clôture de bois piqué par le temps et rafistolée au fil de fer couvert de rouille, se dessine dans le halo poudreux. Clara s’y aventure attirée par le gros tilleul qui offre à l’herbe brûlée un soupçon de verdure fade. Sous ses pas, le sol crisse tant la terre demande à boire.<br /> <br /> Clara s’installe sous les branches, dos au tronc. Ses reins d’escargot meurtri se collent à l’écorce. Elle ne pense pas. Elle tente seulement d’apaiser ses douleurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Lentement, chaque vertèbre reprend sa place. Elle sent ces mouvements imperceptibles qui lui font penser au jeu de l’accordéon qui se gonfle d’air. C’est comme si on lui ôtait une ceinture de chasteté moyenâgeuse qui aurait été bouclée à double tour depuis des années. Son plexus redescend et se cale, son estomac entame une chanson gargouillante. Puis, c’est le tour de ses membres.<br /> <br /> La crispation de ses orteils disparaît et le sang afflue de nouveau dans ses jambes en petits jets. Ses épaules retombent et laissent glisser toutes les tensions qui s’échappent à chaque doigt. Cette mécanique, cette reconstruction prend de longues minutes… Rien n’échappe à Clara.<br /> <br /> Elle sent la sève centenaire se glisser entre les nœuds du bois et la prendre toute entière. L’arbre lui offre sa jeunesse renouvelée à chaque printemps, ce nectar de vie que rien ne peut tarir à part la hache d’un bûcheron meurtrier. L’arbre lui transmet sa force vitale venue des entrailles de la terre où ses racines sont ancrées. Il lui fait don d’une partie de lui-même sans sourcilier de la moindre feuille. C’est normal car il l’attendait.<br /> <br /> Il savait qu’un jour, elle passerait par là. Ce serait Carole, Sylvie ou Clara. Peu importe son prénom, peu importe son histoire, elle aurait juste besoin de lui et il serait là ouvrant ses bras de vieux tilleuls à ce cœur paumé. Il savait au creux de son tronc, entre les anneaux de ses couches de peau filandreuse que si un jour il avait été planté au milieu de ce pré c’était aussi pour ça. Partager le savoir de ses hivers piquants et de ce que l’oiseau perché lui aura murmurer dans son chant d’amour à la renaissance des jours. Il avait un rôle à jouer, une place à tenir et portait fièrement la cime, réjoui de cette pensé.<br /> <br /> <br /> <br /> A présent, elle est là, contre lui, implorante et brisée et il se doit de ne pas la décevoir, d’être à la hauteur de ses branches cathédrale.<br /> <br /> Clara si petite à côté de ce colosse séculaire qui a su garder un air de Dandy parfumé lorsqu’il se pare de ses plus beaux atours printaniers, de ces fleurettes délicates qui lui donnent une part de féminité. Clara si frêle qu’il pourrait la broyer par la chute d’une de ses branches lourdes. Elle n’est déjà plus Clara car elle est devenue en un moment sa Clara.<br /> <br /> A elle conscience à cet instant de l’osmose parfaite que forment leurs deux corps d’êtres vivants, de cette délicieuse alchimie entre sang et sève ? Se rend elle compte qu’il va la sauver ?<br /> <br /> Car vraiment, il s’agit d’un sauvetage en mer, de la récupération par un remorqueur d’un navire en perdition.<br /> <br /> Elle s’étonne de renifler le fond de l’air et de trouver ça bon. Elle avait oublié comme l’air à mille odeurs. Elle ne cherche pas à les reconnaître. Elle les prend comme elles viennent sans les décortiquer, sans leur chercher de noms ni d’origine. C’est léger, puis plus présent, notes mêlées de l’odeur de l’herbe et de la terre. C'est simple. Des odeurs sans images qui viennent aux narines mais auxquelles son cerveau ne donne pas de réelle consistance.<br /> <br /> Elles la caressent tendrement comme on cajole un enfant, comme on enfouit la main dans ses cheveux soyeux en le laissant trouver le sommeil. Elles l’enveloppent de leur chaleur, c’est tout.<br /> <br /> <br /> <br /> L’arbre est heureux car il s’est rendu compte que Clara commence à reprendre vie. Il a perçut sa quête des odeurs et croise ses racines pour que la magie continue d’opérer.<br /> <br /> Il n’est pas déçu. A présent, Clara se redresse, s’étend et monte son menton vers l’horizon. Une lueur traverse ses yeux. D’abord éblouie par la lumière qui fouette son visage, par la morsure du soleil sur ses joues pâles. Elle fronce les sourcils, deux sillons profonds se forment sur son front. Elle voit se dessiner la couleur du ciel. Vif, d’un bleu profond sans l’ombre d’un nuage, si bleu qu’on le croirait retouché. Puis, une traînée blanche se forme au passage d’un avion comme la ligne d’un cahier que Clara a oublié en attente de ses mots.<br /> <br /> Elle baisse les yeux. Devant elle la nature se donne. Sans fioriture, dans son plus simple appareil elle se déroule en douceur. Juste des vallons recouverts de fruitiers qui forment avec les carrés de lavande un beau patchwork coloré. Puis plus loin, plus hauts les dentelles, pierres dressées que le temps à grignoter pour sublimer le paysage, pour lui donner toute sa force et son caractère. Elles aussi Clara les avait oubliées. Portant elles sont si belles. Si l’arbre n’avait pas eu pour mission de sauver Clara cela serait certainement revenu aux dentelles.<br /> <br /> Clara voit tout ça. Elle ne regarde pas encore vraiment. Entre voir et regarder il y a un fossé qu’elle franchira mais il faut lui laisser du temps. Le tilleul comprend. Il est assez sage pour ne rien précipiter. Il serait si triste que tout soit gâché juste par manque de patience.<br /> <br /> <br /> <br /> Les heures passent ainsi. Clara et l’arbre, l’arbre et Clara. Ils sont seuls au monde comme des amoureux qui viennent de se rencontrer et pour qui tout le reste ne compte plus, qui se suffisent, qui se désirent. Les heures passent avec douceur et lenteur.<br /> <br /> Clara est comme ce papillon sortant de sa chrysalide qui sèche ses petites ailes collées au soleil. L’exercice est laborieux et le rend vulnérable mais il doit passer par cette phase pour prendre son envol et aller vers la vie après cette latence interminable. Il est comme groggy par tous ces jours d’enfermement dans la soie de son cocon. Il sait que le monde est plein de promesses alors il semble se délecter de cette transition entre l’opacité de sa prison et la lumière du jour. Clara déploie ses jambes, ses bras, détendant chaque petite parcelle de son corps, offrant chaque centimètre carré de peau au soleil. Derrière ses paupières fines comme du papier à cigarette, elle sent la chaleur. Elle garde les yeux ouverts derrière la toile et sa vue s’empourpre comme elle le faisait enfant.<br /> <br /> Petite fille elle adorait jouer ainsi avec la lumière s’en comprendre le fonctionnement de la vision et en pensant que c’était tout simplement de la magie. Magique aussi les petits crépitements qu’elle entendait sur le pupitre lorsque la maîtresse demandait à sa classe un moment de repos et que les élèves posaient la tête sur le bois avec les mains en coiffe. Tiens, voilà qui est drôle… Ces sensations qui reviennent, ses souvenirs qui remontent.<br /> <br /> <br /> <br /> Quitter l’arbre, quitter l’ami, le sauveur.<br /> <br /> Juste une dernière caresse sur l’écorce décollée et la promesse de revenir.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce soir ces mots la sont pour toi... Rien que pour toi ma Betty.
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C
Merci Betty pour ce joli billet poétique, et très belle semaine à toi aussi !<br /> <br /> Très belle soirée !<br /> <br /> Grosses bises<br /> <br /> Cathy
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C
Que les photos sont belles! le domaine est poétique...<br /> <br /> C'est vrai, les arbres, eux aussi, sont nos amis.<br /> <br /> Ils nous apportent une énergie bienfaisante.<br /> <br /> On les admire, on les sent, on les respire et on les enlace: ils nous offrent leur force, leur vitalité, leur stabilité.<br /> <br /> Ils se parent de fleurs, de fruits, de coques, de couleurs, déversent tant de senteurs, des parfums délicieux... <br /> <br /> C'est pour bientôt...<br /> <br /> En été, même quand il fait très chaud, lorsque l'on lit sous leurs frondaisons, on est si bien, on ressent tellement de paix.<br /> <br /> <br /> <br /> Ton texte est très beau, magique.<br /> <br /> C'est un régal. Merci jolie Betty!<br /> <br /> <br /> <br /> Claudia
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A
Il est important d'écouter autour de soi, il y a tellement à apprendre...<br /> <br /> Agnès
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D
une belle communion avec la nature en somme !!<br /> <br /> bonne journée sylvie
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